La rennaissance d’Alpine fut un grand projet, poussé par C.Tavares pour le plus grand bonheur des afficionados de la marque et du sport automobile français en général.
Il n’y a qu’à voir le drapeau tricolore sur la voiture, pour saluer le courage industriel qu’a eu RENAULT pour oser franchir le pas, passant du savoir-faire de la CLIO à celui de l’Alpine, et…. pour décider de libérer les véhicules sur la route.
Vécue de l’intérieur, l’affaire ne fut pas simple, avec le départ du 2ème Carlos, le divorce avec CATERHAM, les annonces à répétition sur l’intranet et les péripéties des premiers modèles (incendie devant des journalistes, traction de la colle déformant la carrosserie, oubli de pièces non vus en AVES sur les premiers modèles, …).
Au passage, il faut saluer l’équipe Marketing, qui a réussi à faire monter l’envie chez les futurs clients, sans publicité et sans budget, juste par le fait d’annonces, avec un proto NISSAN aux 24h du Mans et la sortie de 1955 premiers exemplaires en série limitée, vendus sur un seul week-end.
L’Alpine au-delà d’un châssis révolutionnaire collé, c’est 60% de la valeur du véhicule fournie par des fournisseurs haut de gamme, nouveaux au panel du groupe. Une révolution d’électronique, de carbone et de cuir.
Pour le cluster et l’écran de navigation, RENAULT est allé piocher chez les fournisseurs de Ferrari et de Lamborghini en Allemagne et Italie. Pour les jantes, le fournisseur de Porsche…. Pour le moteur chez NISSAN, pour les commodos et les rétroviseurs, chez ceux de la MODUS.
Même si le design a contraint les process, et engendré de multiples dérogations toujours en vigueur aujourd’hui en usine, notamment sur les ailes arrières, il n’en reste pas moins que chaque véhicule a atteint un niveau de maturité plus qu’honorable par rapport à la concurrence, bien au-dessus de celui de toute la gamme RENAULT.
La réussite d’Alpine, c’est avant tout celle des fournisseurs, qui se sont pliés aux contraintes du constructeur et proposé multes solutions techniques, dans des conditions économiques parfois très défavorables pour eux. Un plus serait que les équipes techniques RENAULT prennent de la bouteille pour ne plus concevoir de moutons à 5 pattes, qu’elles assument leurs choix techniques, sans continuellement se reposer sur la crédulité de leurs fournisseurs.
Néanmoins, l’Alpine n’en reste pas moins une petite sportive, de la taille d’un Cayman mais qui en impose moins en terme de sportivité et de finition. Dommage que la voiture n’ait pas de grande sœur, mais cela viendra peut-être un jour.